- < quoi demander de plus qu'un après-midi entre filles ? ; feat alice

< J'ai autant de grâce qu'un éléphant en tutu dans cette robe. >

< Tu comptes vraiment faire ça tout l'aprem' ? Ou bien ton esprit vif à prévu autre chose ? >

La veille, Alice était partie en cours, se demandant pourquoi une nouvelle fois elle devait écouter ces inepties que proliféraient les professeurs du lycée. Alice en avait assez d'avoir ce même âge indéfiniment, elle aurait aimée, comme Rosalie et Emmet pouvoir partir quelques années, voyager et s'amuser, mais non, elle était la plus jeune et de ce fait, elle était la dernière à quitter le lycée, tout le monde l'attendait, elle, avant de commencer une nouvelle année. Parfois, il lui arrivait de déprimer, de se demander pourquoi elle y était obligée, pourquoi elle ne pourrait pas passer ses journées à s'amuser, à faire du shopping, à aller au cinéma, à voyager, à découvrir le monde ailleurs que dans ces livres d'histoire. Histoire qu'Alice avait vécue, histoire dont elle avait parfois été une protagoniste. Cela l'effrayait souvent d'entendre ces idioties, ces remodelages que le temps à donné à l'histoire. Alors, réfléchissant, elle s'était dit qu'elle ferait bien une journée shopping avec Nessie, elle aimait l'habiller, lui faire essayer maintes et maintes choses, plus laides les unes que les autres, Renesmee était pour Alice cette petite poupée qu'elle n'avait pas eu enfant, elle était son mannequin de poche. Alice avait regardé ses fonds financiers, ils étaient loin d'être vides, alors, elle s'était dit alors, qu'elle sortirait bien sa nièce.

Au petit matin, Alice s'était une nouvelle fois levée de bonne humeur, pétillante et fraîche, elle aimait les matins, elle aimait le renouveau. Alice n'avait bien évidemment pas dormi de la nuit, elle était allée se promener, elle avait repéré, seule et cachée les lieux pour sa petite virée, puis elle avait attendu sagement avec Jasper le jour. Renesmee, elle, devait dormir la nuit, Alice aimait la regarder, plongée dans les songes, parfois elle se demandait ce que cela pouvait faire, de rêver, il y avait tellement d'années que cela ne lui était pas arrivé ...
Dévalant les escaliers, Alice avait aperçu sa nièce, vêtue d'une chose immonde, coiffée telle une souillon, elle n'avait pas pu s'empêcher de pousser un cri d'horreur, faisant alors remonté Nessie dans la chambre. Personne n'avait tourné la tête, tout le monde y était habitué à présent.

C'est ainsi qu'Alice et Nessie se retrouvaient à présent dans une boutique luxueuse, elle voulait le meilleur pour sa petite poupée fétiche. Elle était allée farfouiller dans les allées, sachant exactement ce qu'elle voulait, elle avait donné tout un tas de vêtements à Renesmee, elle avait attendu sagement devant les cabines que son modèle en sorte vêtue d'une nouvelle tenue.
La voyant arriver avec une robe rouge, elle poussa un cri d'admiration, elle la trouvait vraiment jolie. Mais bien entendu, Renesmee trouva à redire, elle riait, lui répondit alors

" Nessie, quand vas tu arrêter de te trouver moche ? ...
Tu es magnifique ma petite !! "

Il était vrai qu'Alice trouvait sa nièce très jolie, elle l'enviait même d'être aussi parfaite. Un rien lui allait. Renesmee paraissait elle une princesse dans n'importe qu'elle guenille, elle était une reine ! Alice aurait aimé être la fille d'Edward et Bella pour ressembler alors à Nessie

Ma tante avait bien raison là-dessus, je me devais de capituler. Je ne pouvais pas me plaindre de mon physique, mais alors là pas du tout. J'aurais certainement été égoïste de le faire, puisque je savais que ma beauté était grandement enviée un peu partout autour de moi, notamment au lycée. Enfin, qui n'admirait pas secrètement les Cullen, au lycée de Forks ? Mon père entendait des fois de ces baratinages qui me faisaient bien rire. Il me semble avoir entendu quelques fois rapporter des pensées telles que : < Ils doivent tous aimer la chirurgie plastique. Après tout, on le sait tous bien, leur père est médecin. Qui dit qu'il n'a pas de bons contacts dans le domaine. > Inutile de vous raconter à quel point j'avais été désarconnée au point de devoir me retirer pour aller rire un bon coup.

Enfin, disons plutot que je manquais beaucoup d'assurance envers moi-même. J'avais peur de ne pas plaire, de ne pas être aimée. J'adorais tellement être entourée des gens que j'aimais que le changement me faisait en quelques sortes peur. Je n'aimais pas porter de nouvelles fringues non plus, car j'aimais bien les vieux trucs comfortables. Malheureusement, le shopping était sans aucun doute le sport préféré d'Alice et je devais bien lui laisser le plaisir de me prendre pour sa poupée, considérant que ma mère avait délibéremment débattu son point de vue, ne voulant plus jamais être trainée de force dans un centre commercial. J'imagines que j'étais la prochaine sur la liste. Je ressemblais beaucoup à ma mère pour cela : ce n'était pas pour rien que j'avais exactement les mêmes habitudes et le même caractère que la Bella humaine, Bella que je n'avais malheureusement pas connue.

Soupirant, je réintégrai ma place dans la cabine d'essayage, fermant le rideau pour passer la robe par-dessus ma tête. Non, je n'aimais pas les robes de soleil. J'étais plus sportive et comfortable qu'au dernier point de la mode, même si j'étais certaine de trouver un moyen de bien porter ce qui avait le moins de classe. La veste de Jake par exemple, qui lui allait comme un gant, mais qui me donnait des airs de clochardes. Malgré tout, je trouvais le moyen d'aimer le reflet que me renvoyais mon miroir lorsque je la portais. Dommage que j'aie été obligée de l'enlever de force ce matin : elle sentait Jacob. J'aimais son odeur.

Enfin, ce n'est pas comme si j'avais besoin de robe

Je n'aime pas vraiment me sentir coincée ou quoique ce soit. La seule occasion qui pourrait bien me forcer à porter ce genre de trucs est le bal de printemps, mais je ne pense pas y aller.

Tu comptes y aller avec Jasper toi ?

Lui adressant un sourire sympathique, il me vint alors la pensée d'y aller avec Jake. Mais je la repoussai bien loin ; non seulement, je n'aimais pas ce genre de soirée où toutes les filles gloussaient, s'accrochant à leurs cavaliers, la musique qui n'en finit plus de vous percer les tympans et les rires incessants, mais je ne voulais pas infliger ce supplice à Jake. Peut-être bien que je profiterais de l'occasion pour organiser une autre soirée chez lui, à écouter des films qui finiront certainement en bataille de pop-corn ou encore une partie de chasse dans la forêt, bien que mon père refusait catégoriquement que je traine dans ce coin depuis un temps. Depuis l'arrivée de Lewis en fait.

J'aime bien celui-là. Les pantalons sont comfortables, je les porterai certainement plusieurs fois au lycée

Le vendeur à l'air de pas mal aimer notre compagnie. Enfin, il n'arrête pas de te mater depuis tout à l'heure.

Un air amusé apparut alors sur mon visage et je pris place à coté d'Alice, rigolant légèrement à cette pensée. Ce que j'aimais mon don, que pour cela. Les cachotteries, c'était mon fort.

Tu comptes acheter quelque chose pour toi ? Ca te dis qu'on échange les rôles ?

Alice ne pouvait se dire qu’elle était différente de toutes ces autres filles, elle aimait par-dessus tout d’amuser comme elle, rire des même bêtises, s’aventurer dans les rues de Port Angeles, boire, manger, des choses qui bien évidemment ne lui étaient pas aussi nécessaire que pour les autres. Alice n’était pas comme les autres, elle était belle, séduisante, on aimait la contempler pour sa finesse, sa beauté, on aimait l’envier pour son charisme, pour sa carrure de mannequin. Alice n’était pas comme les autres pour la bonne et simple raison qu’Alice était décédée des années de cela. Elle avait été mordue sauvagement par une bête, elle avait souffert des jours durant pour ne plus sentir son cœur battre, pour ne plus sentir la chaleur que pouvait dégager son corps autrefois, pour ne plus se souvenir, ni de ce qui venait de lui arriver, ni même de se vie écoulée durant près de vingt ans. Alice s’était sentie seule, frustrée, morte, elle n’avait jamais ressenti autant la solitude qu’à cette époque là. Et puis elle avait trouvé Carliste, elle l’avait aimé mais pas au point qu’elle avait pu ensuite aimé Jasper, elle s’était trouvé une autre vie, un nouveau but.

Renesmee se mit à parler du bal, critiquant les robes, Alice, elle, aimait les robes, bien qu’elle évitait d’en mettre, pour cacher encore plus sa pâleur cadavérique, pour cacher ce qu’elle était vraiment aux autres. Elle lui demanda alors Tu comptes y aller avec Jasper toi? Alice acquiesçai, elle souriait tendrement à sa nièce, elle ne pensait pas à Nessie mais plutôt à Jasper, son tendre amour. Au premier regard, elle l’avait aimé, au premier sourire elle avait ressenti pour lui un amour autre, un amour plus fort encore. Elle s’était alors rapprochée de lui, elle aimait son énigmatisme, elle aimait sa splendeur d’esprit. Elle aimait tout simplement Jasper. Aujourd’hui, cela faisait des nombreuses années qu’ils formaient un couple et elle ne s’en lassait pas, chaque année elle aimait l’accompagner, accrochée à son bras, dans différentes soirées, différents bals, elle aimait danser, voler avec lui humant son odeur corporelle. Elle aimait suivre son regard d’or, ou noir selon les époques. Elle aimait chasser avec lui, vivre avec lui, partager tous ces moments magiques dans une vie humaine, elle aimait le partager avec Jasper.

Alice regardait, ravie, Renesmee essayer tour à tour sa sélection. Elle lui souriait en l’apercevant dans un ensemble qui la mettait si parfaitement en avant sa beauté. Elle lui lança alors un regard complice, elle lui souriait, elle savait pertinemment qu’elle aurait mis ça, elle l’avait vu, non pas par envie, enfin si, Alice avait voulu savoir, elle était très curieuse. Elle lui lança :

"Je savais que tu mettrais cela Nessie, tu es magnifique"

"Laisses moi encore un peu jouer s’il te plait Nessis chérie"

Oui, pour Alice, faire les boutiques relevait de l’amusement, elle aimait habiller Renesmee, elle aimait la maquiller, la coiffer, elle aimait jouer à la poupée avec elle, s’était si sympathique ce moment entre filles qu’elles pouvaient passer toutes les deux.

Qu'est-ce que je n'aurais pas fait pour ma tante ? Je crois bien qu'il n'y avait rien que je pouvais lui refuser : elle semblais tellement s'y plaire ici que son enthousiasme me rendit un tantinet soit peu plus heureuse, même si le shopping n'était pas nécessairement mon activité préférée. Je m'identifiais beaucoup à ma mère sur ce point qui, aujourd'hui, malgré sa beauté déconcertante, refusait de porter quoique ce soit d'extravagant et préférait l'ensemble jean et pull que les vêtement haute-couture. J'aimais la mode, oui, mais pas à en devenir accro. J'aimais bien paraître, certes, mais pas attirer l'oeil. Ce qui était déjà très difficile dans notre cas. Chaque jour, on nous épiait avec soit admiration, ou bien jalousie, le deuxième cas étant plus fréquents. Nous étions beau, fascinant, mais ce qui était le plus frustrant, nous étions innaccessible. Je m'efforcais tout de même de me montrer sympathique avec les gens que je croisais et que je cotoyais en cours. J'avais ainsi réussi à me faire quelques amis et monter un peu trop ma cote de popularité. Mais, je m'en fichais. J'aimais être entourée de gens que j'appréciait.

C'était d'ailleurs ces amis-là qui avaient été décus d'apprendre que je ne montrerais pas mon nez au bal de printemps. Je ne sais pas vraiment si j'en avais envie. Non pas que j'avais peur de me prendre les pieds quelque part et de m'étaler par terre, juste parce que ce genre de soirées mondaines n'étaient pas nécessairement ce que j'aimais le plus, avec la musique à vous casser les oreilles, sans compter le nombre de litres hallucinants d'alcool qui devait bien couler à cette place, même si c'était une fête organisée par l'école. J'avais, au départ, pensé demander à Jacob de m'accompagner. Le parfait cavalier, quoique mes talons auraient du être d'une hauteur vertigineuse pour que le haut de ma tête puisse dépasser ne serait-ce que son menton, histoire que je n'attrape pas de torticolis à force de le regarder. Parce que oui, regarder Jacob était une activité qui me plaisait énormément maintenant.

Soupirant devant l'obstination de ma tante, je retournai m'engouffrer dans la cabine d'essayage, passant par-dessus ma tête le corsage vert forêt, que je commencais à affectionner particulièrement dans tout le tas de vêtements que je devais essayer, le mettant de coté avec la pair de jeans à coupe skinny, d'un bleu foncé, que j'avais agencé avec le haut aléatoirement. Ensemble qui s'était révélé pourtant très interessant. Je rigolai intérieurement en voyant le prochain ensemble : une robe. Encore. Oui bon, décidement, je n'étais pas sortie de la place sans avoir subi mon calvaire jusqu'au bout, non ? Je mis quelques minutes avant de me décider à l'enfiler, trop occupée à formuler une question dans ma tête, décidée à en parler à Alice.

- <

Dis Alice, finis-je par lancer, timidement. Comment tu as fait euh... enfin, pour savoir que Jasper était le bon ?

> La fin de ma question sembla sortir complètement en désordre, comme si j'étais un peu mal à l'aie de la poser.

Enfin, c'était surtout que ces temps-ci, je m'interrogeais beaucoup sur ce qui en était entre moi et Jake. Nos retrouvailles avaient marquées un grand pas dans l'évolution de notre relation, mais toujours, je ne trouvais pas de mots pour cela et j'avais en quelques sortes peur que mes rêveries s'éteignent un jour où l'autre, si je viendrais un jour à réaliser que Jake et moi, ce n'était pas pour l'éternité. J'étais constamment entourée de l'exemple du parfait amour : ma mère et mon père, Carlisle et Esmée, Emmett et Rosalie, Alice et Jasper... que j'avais peur de ne pas arriver à la hauteur, que ma relation avec Jake soit un vrai flop. Non pas que je n'avais pas confiance en lui, au contraire. Je savais qu'il irait certainement se jeter en bas d'une falaise si ma vie en dépendais. En réalité, je ne savais pas vraiment de quoi j'avais peur. Peut-être que la barre était trop haute pour que je me sente rassurée.

Je finis par sortir de la cabine avec la robe vert pomme sur le dos, une de ces couleurs qui mettait inévitablement ma chevelure bronze en valeur, la faisant briller de tous ces éclats. Je m'autorisai un regard timide vers ma tante, avant de soupirer à nouveau et d'aller reprendre ma place près d'elle, les yeux rivés sur le sol.

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